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Startups - Business Angels - Venture Capitalists : Mode d'emploi


Accélérer le financement de la créativité, clé de voûte par excellence du dynamisme de toute région ! (4)

Posted by C.-A. R. on October 18 2014, 08:25am

Categories: #business angels, #capital-risque, #développement, #entrepreneuriat, #financement, #investissements, #jeunes pousses, #startups, #valorisation, #venture capitalists

Accélérer le financement de la créativité, clé de voûte par excellence du dynamisme de toute région ! (4)

Dans le même ordre d’idée on peut avancer que le mécanisme d’activation des outils précieux que sont le fonds de participation, le fonds de garantie, la Sowalfin, les sociétés de cautionnement mutuel est paradoxal. Dans le sens où il est à la fois juste et erroné. Juste, parce que les banques représentent pratiquement les seuls prestataires financiers disponibles pour servir d’intermédiaires. Aux yeux du public, les banques représentent la seule filière d’approvisionnement évidente en projets de création d’entreprise puisqu’elles sont la destination instinctive, et malheureusement trop souvent exclusive des porteurs d’idées. Mais erroné dans le sens où la mission naturelle des banques est de préserver (et non pas de risquer) l’argent qui leur est confié par leurs clients. Ainsi les outils d’aides régionaux et fédéraux dépendent d’un intermédiaire relativement inerte notamment parce qu’il s’abandonne à des clichés et des préjugés sur les startupers (par exemple, crainte permanente de la « mort subite » pour la majorité des jeunes pousses de moins de cinq ans, etc.).

Ainsi, la plupart des schémas d’intervention publique actuels adoptent une technique de cofinancement public-privé, mais le mécanisme d’activation de ces techniques dépend essentiellement du consentement des banques à vouloir monter un dossier. C’est ici que le bât blesse. Car l’intérêt et la motivation des banques sont loin d’être évidents dans ce domaine. Ce type d’intervention semble aux banques « contre nature ». Il s’agit de fournir un effort administratif (fastidieux) et financier pour une rentabilité très faible par rapport aux risques pris par les banques intervenantes. La solvabilité du startuper est bien loin d’être établie et le rendement financier à en attendre est aléatoire pendant trop longtemps. Même avec le complément financier apporté par les pouvoirs publics, le rapport risques/garanties cher aux banques reste inintéressant pour elles.

Dès lors, quand elles acceptent de signer des accords cadre avec les pouvoirs publics on peut aisément imaginer qu’il s’agit là, pour elles, principalement d’une opération de relations publiques (de marketing auprès du grand public et de politesse vis-à-vis des autorités). Les banques, pour des raisons tout à fait justifiées, préfèrent naturellement intervenir le plus en aval possible de la création d’entreprise.

C’est donc une erreur de conception de créer un mécanisme d’intervention conjoint entre deux organismes dont la vocation première n’est pas la même. Il ne faut dès lors pas s’étonner que les produits mis à disposition des startupers par les pouvoirs publics soient sous-utilisés.

Autrement dit voici trois exemples qui établissent que la faiblesse du dispositif public d’aide au financement de l’innovation tient surtout à son système d’activation. Il faut réétudier le rôle des passerelles (banques, BAN, Pricafs privées, etc.). La stimulation du secteur privé par la mise à disposition de fonds complémentaires à des conditions intéressantes n’a pas bien fonctionné. Demandons-nous pourquoi avant de décider d’augmenter les mêmes moyens.

Les business angels sont en grande majorité des individus nantis, décidés, fiscalement débrouillards et bien conseillés (ils ont réussi à s’enrichir malgré un environnement fiscal contrariant). Aussi, une fiscalité favorable et des aides ponctuelles (comme par exemple les garanties partielles des investissements effectués par les business angels, les cofinancements avec ceux-ci, etc.) de la part des pouvoirs publics sont certes toujours les bienvenues, malgré le degré d’aliénation et de formalisme que cela implique, mais ne jouent généralement qu’un rôle peu déterminant dans la décision d’investir de ces milliers d’ « électrons libres » qui travaillent dans l’ombre, individuellement mais librement.

Les mises à disposition de fonds supplémentaires à des conditions intéressantes, réduisant ainsi le coût du capital, sont d’autant moins significatives que les montants généralement requis pour l’amorçage et/ou le démarrage d’une jeune pousse n’entament sensiblement ni le patrimoine financier de l’investisseur individuel ni même l’enveloppe destinée à ses prises de participations risquées dans des startups. Ce qui n’est généralement plus le cas quand l’investisseur individuel décide d’intervenir plus en aval de la création de l’entreprise (capital-développement, mezzanine, MBO…). Ajoutons à cela que, pour le pionnier de l’investissement, la perception du coût du capital est différente de celle d’un investisseur classique.

Les efforts des pouvoirs publics seront plus utiles encore en mettant à disposition d’une communauté d’investisseurs individuels très hétérogène, mais ne manquant pas de ressources financières, une aide plutôt technique, un instrument de ralliement, un outil qui les mette sur un pied d’égalité quant à l’accès aux idées et aux projets. Les investisseurs informels sont peu ou mal outillés pour débusquer les perles rares, les pépites…

Or, la clé de voûte de l’activité d’un capital-risqueur informel est justement de trouver des projets variés en nombre suffisant. Pour cela, il faut pouvoir disposer d’un pipeline fiable, alimenté continuellement en nouveaux projets d’entreprises à créer. C’est la seule ressource qui manque fondamentalement aux investisseurs informels et d’ailleurs elle manque également aux investisseurs formels. Les forces vives du financement doivent être abreuvées en projets et non pas en aides financières et/ou fiscales supplémentaires ! Pour parvenir à ce que 8 ou 9 % des entreprises puissent un jour bénéficier de capital-risque lors de leur création il faut sortir des sentiers battus. C’est là où la valeur ajoutée des pouvoirs publics sera déterminante pour le dynamisme de leur région ; en organisant et en rendant visible l’offre. Et la demande pour les opportunités d’investissement dans de jeunes pousses surgira naturellement.

Une approche différente, visant à susciter et à rendre visible l’activité d’un plus grand nombre d’investisseurs informels (tout en préservant leur anonymat) permettrait une meilleure connaissance du comportement, des attentes et des frustrations des investisseurs informels et une vision plus aiguë du mode de fonctionnement d’un marché encore balbutiant.

Une méthode novatrice conçue plutôt à partir des enseignements de la finance comportementale et l’observation des données empiriques permet d’accélérer, à moindre coût pour la collectivité, le financement de la créativité. Le réalisme de cette méthode, simple et peu coûteuse, a été démontré dans un rapport rédigé en janvier 2006 par l’auteur de ce blog et tenu à disposition des pouvoirs publics fédéraux et régionaux. Ce rapport est resté lettre morte…

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